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| retour page              d'accueil retour sur ce café des sciences Le compte-rendu 
 
 Texte            
 Catherine Jessus a proposé                  un voyage au travers de découvertes très                  récentes de la recherche en biologie, des                  questionnements scientifiques qu’elles occasionnent et des                  champs entiers et inconnus qui restent à explorer. Les approches biologiques qui ont                  occupé le 20e siècle sont aujourd’hui                  bouleversées par le recueil de données de masse                  et leur traitement informatique, de la génomique                  à la protéomique, par les progrès                  spectaculaires en imagerie multi-échelle du vivant et                  par l’ingénierie et la manipulation des génomes                  et des cellules. Grâce à ces nouveaux outils et                  le concours des mathématiciens, des informaticiens, des                  physiciens et des chimistes, quelles sont les                  découvertes de ce début de siècle ? Les nouvelles notions de                    la vie émergent Construit à partir d’une                  brique de base, la cellule, tout être vivant se                  définissait par  des capacités                  d’auto-organisation d’édifices                  macromoléculaires, de transformation et de stockage de                  l’énergie et de reproduction. Premier grand coup de                  théâtre à la fin du siècle                  dernier : la découverte d’un 3ème                  règne du vivant, s’ajoutant à celui des                  bactéries et des eucaryotes : les                  archées ! Autre grand débat : faut-il                  intégrer les virus comme un règne du vivant,                  bien qu’ils soient dépourvus d’organisation                  cellulaire ? Cette question est particulièrement                  d’actualité avec la découverte des                  « virus géants » :                  géants par la taille, géants par leurs                  génomes, ne ressemblant ni à des virus, ni                  à des cellules ! Mais où les placer dans                  l’arbre du vivant ? La vie grouille dans des                    milieux « extrêmes »  Nous trouvons la vie dans les eaux                  bouillonnantes, hyper-salées, hyper-acides,                  hyper-alcalines, grandes profondeurs océaniques                  à d’énormes pressions, sans lumière, sans                  oxygène, dans la croûte terrestre à plus                  d’un kilomètre de profondeur, mais aussi dans les                  nuages, sur les icebergs et les glaciers, dans des milieux                  exposés à de puissants rayonnements ionisants ou                  dans des sols gorgés de métaux toxiques... La                  vie est plus créative qu’on l’imaginait et                  prospère dans ces milieux  grâce à                  des propriétés biologiques dont nous n’avons pas                  idée. Pourquoi étudier ces nouveaux êtres                  microbiens ? Parce qu’ils jouent des rôles                  essentiels dans les flux énergétiques et                  nutritifs de la planète, parce qu’ils changent et                  élargissent notre vision du monde vivant, parce qu’ils                  sont une source d’innovation et d’applications, parce qu’ils                  nous renseignent sur les origines de la vie sur la terre ou                  des possibilités de vie sur d’autres planètes,                  et parce qu’ils nous éclairent sur l’histoire de la                  vie. Les liens entre les                    espèces actuelles et disparues  Catherine Jessus montre comment la                  génomique révèle les liens de                  parenté entre espèces actuelles et disparues                  bien plus que les ressemblances morphologiques et anatomiques.                  Grâce à la connaissance des génomes, on a                  donc redessiné l’arbre de la vie, depuis LUCA, notre                  dernier ancêtre commun apparu il y a 3,7 milliards                  d’années, jusqu’à aujourd’hui. Mais comment                  créer de la nouveauté ? L’importance des                  transferts horizontaux de gènes est cruciale, on le                  voit à travers les symbioses entre bactéries,                  archées et cellules eucaryotes qui ont fait                  émerger la première cellule eucaryote, puis la                  première celle eucaryote                  « verte » capable de                  photosynthèse. Les virus ne sont pas en reste pour                  créer de la nouveauté, comme on le voit par                  exemple avec l’apparition du placenta des mammifères.                  Sans ce petit rétrovirus, serions-nous encore en train                  de pondre des œufs ? La conférence s’achève avec un bref balayage des métissages récents de l’espèce humaine : comment les rencontres avec l’homme de Néanderthal ou celui plus mystérieux de Denisova ont enrichi notre génome de gènes très utiles ! Vive le métissage !! Si vous voulez en savoir plus,                  lisez le livre écrit par un collectif de chercheurs : "Etonnant
                    Vivant !" dirigé par C. Jessus, CNRS                  éditions.                     |           ||||||||