L’extensionrécente de l’épizootie d’influenza aviaire asiatique aux portesde l’Europe suscite une inquiétude légitime des pays de L’UnionEuropéenne qui ont en conséquence mis en œuvre une réponseraisonnée à ce risque. La plasticité et l’évolutionrapide des virus influenza est lié à leur structure génétiqueparticulière qui par des mécanismes de dérive antigéniqued’une part et de réassortiment génétique d’autre partpermet l’apparition de nouveaux virus dont certains pourraient êtreadapté à l’homme (risque de pandémie). Cependant, aprèsprès de 2 ans de circulation du virus H5N1 asiatique, une telle soucheadaptée à l’homme et potentiellement pandémique n’apas encore vu le jour. Il reste que l’épizootie continue de fairedes ravages dans les populations aviaires en Asie et que quelques cas humainsliés à une transmission directe entre oiseaux et homme ontété recensés. Parmi les nombreux vecteurs quipeuvent être à l’origine de la diffusion d’un virus H5N1 hautementpathogène vers les populations d’oiseaux domestiques européens,les oiseaux migrateurs sont ceux qui sont le plus souvent évoqués.L’observation des cartes de migrations des principales espèces d’oiseauxmontrent que les foyers actuellement identifiés en Turquie eten Roumanie peuvent être attribués à des flux migratoires« normaux ». La migration remontante du printemps devra êtreparticulièrement surveillée puisque les populations d’oiseauxeuropéens en hivernage en Afrique et dans la péninsule Arabiquepourront croiser des oiseaux en provenance des zones asiatiques et s’infecterau cours de l’hiver. Reste que les risques de contamination de nos oiseauxdomestiques par les migrateurs peuvent être qualifiés de négligeablesà faibles en l’état actuel de nos connaissance. Aucun cas d’influenzaaviaire hautement pathogène n’a été diagnostiquéce jour en France, ni sur l’avifaune sauvage, ni sur les oiseaux domestiques.Le dispositif d’épidémiosurveillance, de vigilance et de diagnosticrapide qui a été mis en place depuis de nombreuses annéeset récemment renforcé devrait permettre une bonne anticipationde ce risque d’épizootie. Enfin, il faut signaler, la transmissiondu virus H5N1 hautement pathogène des oiseaux à l’homme n’apu être démontré que lors d’un contact direct des humainsavec des oiseaux malades ou des cadavres de ces mêmes animaux. En particulier,aucune transmission par l’aliment n’a été identifiéeà ce jour. La lutte contre l’influenza aviairedans le monde passe par un renforcement des moyens de lutte dans les paysactuellement gravement touchés par l’épizootie et par la vigilance,la surveillance et la prévention dans les pays indemnes. Rien ne permetd’affirmer que la future pandémie de grippe humaine dériveraprécisément de ce virus H5N1. | |